Mort de “Pepe” Mujica, Syrie, législatives en Albanie, Écosse : les informations de la nuit

Uruguay : décès de “Pepe” Mujica, ex-président et icône de la gauche. “Pepe, c’est ainsi que tout le monde l’appelait en Uruguay. On se souviendra de lui pour la sagesse de ses paroles”, a réagi le quotidien argentin Pagina 12. L’ex-guérillero qui a gouverné le petit pays d’Amérique latine de 2010 à 2015 est mort mardi à l’âge de 89 ans des suites d’un cancer de l’œsophage. “Il était l’une des figures les plus influentes et les plus singulières de la politique uruguayenne et latino-américaine, se distinguant par son style austère, son discours humaniste et son engagement envers les causes sociales”, souligne le quotidien uruguayen la Republica. Durant son mandat présidentiel, il a bousculé les conventions, promouvant des mesures progressistes pour l’Amérique latine, comme la légalisation du cannabis, l’avortement et le mariage homosexuel. Surnommé le “président le plus pauvre du monde”, ce pourfendeur du consumérisme qui revendiquait ses racines paysannes, avait reversé la quasi-totalité de ses revenus de président à un programme de logement social. “Son héritage politique et éthique laisse une marque profonde sur l’histoire contemporaine du pays”, conclut La Republica. Mardi, la présidente de gauche mexicaine Claudia Sheinbaum lui a rendu hommage en le qualifiant d’“exemple pour l’Amérique latine et le monde entier”.
À Ryad, Trump annonce la levée des sanctions américaines contre la Syrie. Le président américain a créé la surprise mardi, lors de sa visite en Arabie saoudite, en déclarant qu’il allait ordonner leur arrêt, à la veille de rencontrer au moins brièvement le président syrien Ahmed El-Charaa. Le républicain a indiqué avoir décidé de lever les sanctions après des demandes pressantes de son hôte, le prince saoudien Mohammed ben Salmane. “Ah, ce que je ne ferais pas pour le prince héritier”, a lancé Trump. Damas s’est félicité d’un “tournant décisif”. Pour le Wall Street Journal, le “principal message” envoyé mardi par Trump lors de sa visite est que “les États-Unis resteront engagés et proches” du Moyen-Orient “tant que l’argent de cette région affluera dans l’économie américaine”. Reçu avec tous les égards à Ryad, le milliardaire a signé mardi avec le prince héritier un “partenariat économique stratégique”, comprenant la vente d’équipements militaires américains de “pointe”. Washington a estimé le montant revenant aux États-Unis à 600 milliards de dollars.
Législatives en Albanie : large victoire pour le camp du Premier ministre Edi Rama. Le Parti socialiste a remporté plus de 52 % des voix aux élections de dimanche, selon les résultats officiels publiés mardi par la commission centrale électorale, offrant au chef du gouvernement albanais un quatrième mandat inédit à la tête du pays. Il devance de loin la coalition de son rival historique, Sali Berisha. Celui-ci a dénoncé des “irrégularités” et accusé les socialistes de pressions, de fraudes et d’achat de voix, laissant entendre que son parti pourrait ne pas reconnaître les résultats. “L’issue du scrutin […] semblait scellée bien avant le vote”, estime l’analyste albanais Fron Nahzi dans une tribune publiée sur le site Balkan Insight. Les socialistes s’appuyaient sur une machine clientéliste bien huilée. Avec quelque 185 000 fonctionnaires dans le secteur public albanais, le message implicite était sans équivoque : soutenez le parti au risque de perdre votre gagne-pain.” L’élection était considérée comme un test de la maturité démocratique de ce pays des Balkans qui a entamé des négociations d’adhésion à l’UE.
Écosse : les députés votent en faveur d’un projet pour légaliser l’aide à mourir. Après cinq heures de débat chargé d’émotion, 70 députés ont voté pour cette législation alors que 56 s’y sont opposés. Un seul député s’est abstenu. Le texte permettrait aux personnes de demander une assistance médicale pour mettre fin à leur vie, si elles sont atteintes d’une maladie en phase terminale et si deux médecins les ont jugées mentalement aptes à prendre cette décision. Le parlement écossais avait rejeté dès le premier vote deux tentatives de légalisation de l’aide à mourir, en 2010 et en 2015. “Holyrood est entré dans l’histoire en faisant avancer le projet de légalisation de l’aide médicale à mourir, mais cette question controversée est loin d’être réglée”, note The Scotsman. “Le plus dur commence maintenant”. Le texte va pouvoir poursuivre son parcours parlementaire. Il deviendra une loi si les députés l’approuvent lors d’un vote final, qui devrait avoir lieu dans le courant de l’année.
Courrier International